L’entreprise face aux marchés de la technologie : de la nécessité de l’adaptation permanente et rapide
L’ensemble des analystes s’accorde sur le fait que le ticket d'entrée sur les marchés technologiques est de plus en plus élevé, tandis que le temps de pénétration de ces marchés se contracte. Ainsi, dans le secteur des processeurs, un nouvel entrant doit débourser au minimum 200 millions de dollars, uniquement pour acquérir les brevets existants. Non seulement le coût de la R&D est en constante augmentation mais les entreprises disposent d’un temps réduit pour rentabiliser leurs investissements. Comment se comportent les entreprises dans cette quête effrénée de l'arsenal technologique qui assurera le maintien de leur suprématie sur le marché, voire, pour certaines, conditionnera leur survie ?
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Le phénomène d’affolement technologique s’observe aisément dans le secteur informatique. Toutefois, le secteur industriel est également touché par cette course autant en matière de produit que de process. D’arcelor-Mittal par exemple, qui se doit de proposer des aciers innovants pour des ouvrages d’art de plus en plus contraignants, jusqu'aux entreprises qui combinent différentes expertises pour proposer des solutions innovantes dans le cadre de projets clefs en main : la technologie n'est plus une course, elle est une guerre pour la survie. Illustration grâce à quelques exemples sectoriels.
I. L'informatique, emblème de "l'affolement technologique"
Les évolutions en matière de Hardware ont longtemps été jugées à l’aune des conjectures de Moore. Le critère d’achat reposait essentiellement sur la puissance du matériel entraînant rapidement son obsolescence. Les nouveaux critères deviennent la mobilité et la capacité de connexion à Internet. Les ordinateurs portables et autres Netbook sont remisés au profit de tablettes tactiles à l’image de l’Ipad développé par Apple.
Le développement des applications web, aussi bien pour des activités professionnelles que personnelles, soutiennent le développement du web 2.0 et du commerce électronique. Celles-ci permettent une circulation rapide de l'information technologique et marketing. En une heure, un consommateur doté d’un tel matériel peut consulter des informations, commander des billets de train ou pour un spectacle, acquérir divers produits sur des sites Internet marchands, tout en déjeunant sur une terrasse... Dans un tel environnement, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises de se démarquer de la concurrence et de conserver le leadership technologique. Sur ce point, Apple se démarque en créant un besoin chez le consommateur, lui permettant de développer une image de société innovante, sans avoir nécessairement lancé une nouvelle catégorie de produit.
II. Archos versus Apple : de la course à la guerre technologique
Ainsi, la société Archos a été la première entreprise à proposer un baladeur numérique doté d’un écran. Toutefois, la société Apple a su développer des produits plus intuitifs couplés à une plateforme de téléchargement légal à faible coût, au moment où le téléchargement de musique explosait sur Internet. Par ailleurs, depuis le retour de Steve Jobs aux commandes d’Apple, en 1997, l’entreprise réenclenche systématiquement le cycle technologique. A tel point que la présentation annuelle des produits de la firme constitue un évènement attendu comme porteur des nouvelles tendances sur lesquelles les concurrents vont devoir se caler. Pour s’en convaincre il suffit d’observer le développement des tablettes numériques depuis la sortie de l’Ipad. C'est bien un retournement de situation : désormais, Archos évolue dans le sillage de la firme à la pomme. Mais l'histoire ne s'arrête pas là : le 16 juin dernier, Le Monde Informatique rapportait que "dans la guerre technologique et économique que se livrent Apple et Samsung, le constructeur à la pomme accuse lé géant coréen de "harcèlement". Ce dernier exige en effet de la justice que Apple lui montre les designs de ses futurs modèles de smartphones et de tablette, histoire de vérifier certaines choses et éviter un "plagiat"..." En matière de mobilité, la roue n'en finit jamais de tourner !
III. Métiers du génie : les solutions complexes d'Ineo GDF Suez
Quels sont les points communs entre les métiers de l’énergie, des télécommunications, du transport, de la sécurité globale et de la maintenance ? Ineo GDF-Suez développe un portefeuille de compétences très vaste. La combinaison des expertises développées au sein de ses différentes directions permet à cette société de proposer des solutions globales depuis la conception et la réalisation jusqu’à la maintenance et l’exploitation. C'est aussi pour cette raison qu'Ineo GDF-Suez s'évertue à couvrir la chaîne de valeur de manière transversale, et se positionne comme un interlocuteur référent depuis l'amont jusqu'à l'aval des grands projets. Pour rester au sommet de la compétition technologique, cette société d'ingénierie va chercher la connaissance là où elle est : dans les attentes et les témoignages des clients, sources d'innovation incrémentale ; dans les partenariats, notamment avec les start-ups, d'où émergent des "synergies fructueuses" ; et aussi en interne, en encourageant la solidarité entre les équipes sur le terrain, aboutissant à un brainstorming permanent et presque institutionnalisé. Enfin, l'entreprise anticipe et entretient une logique prospective des partenariats technologiques : Ineo GDF Suez participe activement au développement des clusters français en permettant aux entreprises installées sur les pôles de compétitivité de trouver des débouchés pour leurs solutions innovantes. C'est une question de bon sens : Ineo GDF-Suez cultive, récolte et ressème...
IV. Airbus et Boeing : la fin d'un duopole fratricide ?
On a longtemps cru que les deux avionneurs géants étaient voués à se disputer des parts de marché en huis clos, dans le secteur de l'aéronautique. C'était sans compter sur les nouveaux entrants, qu'ils soient canadiens, russes, chinois ou brésiliens... Par exemple, le Cseries de Bombardier ira, dès 2013, contrarier Airbus sur le segment des aéronefs de 130 à 150 places. Le C-919 chinois et l'Embraer 195 brésilien se lanceront dans la bataille vers 2015. Et Tupolev ne compte pas renoncer à la partie... Alors quelle réaction Airbus et Boeing envisagent-ils pour le moment ? Re-motoriser leurs best-sellers, réduire les coûts de carburant de 15% et les coûts de maintenance de 25%, ou encore développer une nouvelle génération de court-courrier pour une mise en service à l'horizon 2025.
Moralité : pour rester dans la course, il faut savoir se projeter dans un horizon temporel très lointain tout en répondant à l'urgence stratégique du moment : contrecarrer les stratégies d'imitation des followers. Sans oublier, bien sûr, de cultiver la connaissance au coeur de l'organisation, celle-là même qui pollinisera les idées de demain. Au prochain épisode : Google réserve-t-il à Facebook, en développant son réseau social, le sort jadis subi par Archos, dans sa bataille contre Apple ? Qui de Siemens, GE ou Alstom sortira vainqueur de la guerre de l'éolien offshore ? La presse traditionnelle s'avouera-t-elle vaincue face aux pure players de l'internet ?
source: http://www.agoravox.fr
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