Le e-commerce connaît un développement exceptionnel au Maroc. Au seul premier semestre 2010, le chiffre d'affaire réalisé par le secteur dépassait le double de celui réalisé en 2009! Comment comprendre cette évolution? Est-elle cohérente avec le niveau de vie des marocains? Le fondateur de l'Association Marocaine pour le e-commerce et les Services en ligne, Tawfik Elidrissi explique...
Pourquoi doit-on investir dans le e-commerce aujourd’hui ?
Le commerce électronique est un secteur très important dans le sens où son chiffre d’affaire est multiplié par trois d’année en année. En 2008, il n’était qu’à 40 millions DH, et a "sauté" à 107 millions DH en 2009. Le chiffre que nous avons pu constater au seul semestre 2010 s’élève jusqu’à 350 millions DH, soit près du double de l’année dernière. C’est un secteur prometteur, il faut que les entreprises travaillent sur le web, qu’elles exposent leurs produits; cela rapporte en productivité, en compétitivité, en transparence et augmente bien évidemment le chiffre d’affaire.
Y-a-t-il des inconvénients ou des risques dans cette aventure ?
Certainement, mais les risques sont plus ou moins limités. Si on aborde par exemple la question de la sécurité, celle implémentée par l’entreprise, et celle du mode de paiement. Au sein de notre association, nous essayons d'accompagner l’entreprise dans la sécurisation de sa plateforme de paiement électronique, mais aussi de sensibiliser les consommateurs à protéger leurs données confidentielles.
Mais le taux de bancarisation, le manque de confiance des consommateurs, les profils des e-commerçants ainsi que la culture de consommation marocaine posent problème, non ?
Oui, bien évidemment. Sauf que le taux de bancarisation prend de plus en plus d’ampleur. Le ministère du Commerce et de l’Industrie a des objectifs, dans la continuité de Maroc Numeric 2013, notamment les actions "43" et "53" qui visent essentiellement à développer le secteur du e-commerce au Maroc et à développer un label qualité pour le site marchand marocain. L’objectif primordial est de mettre en place un environnement de confiance pour que les entreprises travaillent plus sur internet, et automatiquement les internautes réagiront. Maroc Telecommerce et le Centre Monétique Interbancaire font aussi des efforts dans ce sens, et l’autorisation de la BMCE d’utiliser ses cartes sur la plateforme de paiement en ligne est une grande avancée, sans compter la prise en considération des cartes de crédits. Il y a la possibilité d’avoir tous les types de cartes, pas seulement Visa ou MasterCard. Il faut aussi noter que le nombre de cartes opérationnelles est très important. Sur le volet formation, il faut noter l'urgence des profils spécialisés, parce qu’on n’en dispose pas encore. Mais le ministère de l’Industrie a lancé une grande étude pour le plan formation à l’horizon 2020, concernant tout le Commerce et Distribution, en particulier les “trafiqueurs en ligne”. Je pense que c’est un métier qui fait partie des opportunités de carrière au Maroc, du moment qu’il sera reconnu par l’Etat et que les formations seront validées par le ministère. On aura donc à terme des responsables et des professionnels du secteur. Ce profil manquait auparavant, et on essayait de travailler avec des responsables marketing ou de gestion qui s’adaptaient tant bien que mal au e-commerce. Vous avez parlé de "culture de consommation". Vous savez, le développement numérique est très intéressant, et se propage à un rythme incroyable. Aujourd’hui, on a la possibilité de régler ses factures de Maroc Télécom ou de la Lydec ou ses impôts via le web. Maintenant, en ce qui concerne le shopping et autres offres disponibles sur le web, c’est un travail d’ensemble, on essaye de sensibiliser, de fédérer et d'accompagner les e-marchands de notre mieux. Le ministère de l’Industrie vient de créer une division “e-commerce” dans son département. Celle-ci va nous permettre de mieux accompagner les décideurs pour assurer une meilleure régulation du secteur et améliorer son environnement législatif. J’aimerai pour l’occasion vous annoncer une initiative récente du ministère de l’Industrie: il s’agit de la création d’une division “e-commerce” dans son département qui nous permettra de travailler de concert avec les décideurs, pour assurer une meilleure régulation du secteur et améliorer son environnement législatif. Nous aurons enfin des textes de loi noir sur blanc qui pourront réglementer les activités du commerce électronique. "Les textes prévoient entre autres pour le consommateur un délai de rétractation, cela aura un véritable impact sur la perception et l’utilisation du e-commerce
." Qu’est ce qu’un cyber-consommateur devrait savoir ?
Il faut d’abord disposer d’un outil informatique et se familiariser avec. Il faut savoir utiliser l’interface interactive. Il faut comprendre qu’il y a une société derrière cette interface en ligne, mais aussi vérifier qu’elle est bien réelle en prenant soin de repérer son siège, son Identification Fiscale, son Registre de Commerce ou l’identité de son propriétaire avant d’acheter un bien ou un service. Il faut également savoir lire attentivement les conditions générales de vente. Il y a aussi des choses pratiques à savoir, par exemple, sur certains sites, si j'introduis mes coordonnées bancaires et que je donne une autorisation, je dois cliquer une fois et non deux fois pour éviter une double facturation… Ce sont des choses à savoir! Pour le paiement, c’est très simple, on n'a qu’une seule plateforme, c’est Maroc Telecom. C’est une interface marocaine connue, on peut les appeler et faire nos réclamations. Grâce à la nouvelle loi 08-09 sur la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, le responsable d’un site de e-commerce a pour obligation de respecter un certain nombre de critères, qui vont lui permettre de protéger ses données et de protéger, par extension, le consommateur.
Pourriez-vous rappeler les champs d'activité de l’AMECSEL ?
Notre association fédère les professionnels du secteur, c’est-à dire les e-marchands et les prestataires techniques (concepteurs de sites web ou vendeurs de solutions e-commerce, de web marketing et autres acteurs de e-commerce au Maroc). Le e-commerce ne constitue qu'une partie des services en ligne en général. Nous travaillons également sur toute la partie “administration électronique”, en essayant de sensibiliser les marocains aux avantages administratifs en ligne proposés par le e-gouvernement en marche. www.amecsel.org Propos recueillis par Hayin Fadi Tawfik Elidrissi, Secrétaire général et fondateur de l'Association Marocaine pour le E-Commerce et les Services En Ligne.
source : http://www.aufaitmaroc.com/actualites/economie/2010/10/13/e-commerce-lobjectif-primordial-est-dinstaurer-un-environnement-de-confiance
Pourquoi doit-on investir dans le e-commerce aujourd’hui ?
Le commerce électronique est un secteur très important dans le sens où son chiffre d’affaire est multiplié par trois d’année en année. En 2008, il n’était qu’à 40 millions DH, et a "sauté" à 107 millions DH en 2009. Le chiffre que nous avons pu constater au seul semestre 2010 s’élève jusqu’à 350 millions DH, soit près du double de l’année dernière. C’est un secteur prometteur, il faut que les entreprises travaillent sur le web, qu’elles exposent leurs produits; cela rapporte en productivité, en compétitivité, en transparence et augmente bien évidemment le chiffre d’affaire.
Y-a-t-il des inconvénients ou des risques dans cette aventure ?
Certainement, mais les risques sont plus ou moins limités. Si on aborde par exemple la question de la sécurité, celle implémentée par l’entreprise, et celle du mode de paiement. Au sein de notre association, nous essayons d'accompagner l’entreprise dans la sécurisation de sa plateforme de paiement électronique, mais aussi de sensibiliser les consommateurs à protéger leurs données confidentielles.
Mais le taux de bancarisation, le manque de confiance des consommateurs, les profils des e-commerçants ainsi que la culture de consommation marocaine posent problème, non ?
Oui, bien évidemment. Sauf que le taux de bancarisation prend de plus en plus d’ampleur. Le ministère du Commerce et de l’Industrie a des objectifs, dans la continuité de Maroc Numeric 2013, notamment les actions "43" et "53" qui visent essentiellement à développer le secteur du e-commerce au Maroc et à développer un label qualité pour le site marchand marocain. L’objectif primordial est de mettre en place un environnement de confiance pour que les entreprises travaillent plus sur internet, et automatiquement les internautes réagiront. Maroc Telecommerce et le Centre Monétique Interbancaire font aussi des efforts dans ce sens, et l’autorisation de la BMCE d’utiliser ses cartes sur la plateforme de paiement en ligne est une grande avancée, sans compter la prise en considération des cartes de crédits. Il y a la possibilité d’avoir tous les types de cartes, pas seulement Visa ou MasterCard. Il faut aussi noter que le nombre de cartes opérationnelles est très important. Sur le volet formation, il faut noter l'urgence des profils spécialisés, parce qu’on n’en dispose pas encore. Mais le ministère de l’Industrie a lancé une grande étude pour le plan formation à l’horizon 2020, concernant tout le Commerce et Distribution, en particulier les “trafiqueurs en ligne”. Je pense que c’est un métier qui fait partie des opportunités de carrière au Maroc, du moment qu’il sera reconnu par l’Etat et que les formations seront validées par le ministère. On aura donc à terme des responsables et des professionnels du secteur. Ce profil manquait auparavant, et on essayait de travailler avec des responsables marketing ou de gestion qui s’adaptaient tant bien que mal au e-commerce. Vous avez parlé de "culture de consommation". Vous savez, le développement numérique est très intéressant, et se propage à un rythme incroyable. Aujourd’hui, on a la possibilité de régler ses factures de Maroc Télécom ou de la Lydec ou ses impôts via le web. Maintenant, en ce qui concerne le shopping et autres offres disponibles sur le web, c’est un travail d’ensemble, on essaye de sensibiliser, de fédérer et d'accompagner les e-marchands de notre mieux. Le ministère de l’Industrie vient de créer une division “e-commerce” dans son département. Celle-ci va nous permettre de mieux accompagner les décideurs pour assurer une meilleure régulation du secteur et améliorer son environnement législatif. J’aimerai pour l’occasion vous annoncer une initiative récente du ministère de l’Industrie: il s’agit de la création d’une division “e-commerce” dans son département qui nous permettra de travailler de concert avec les décideurs, pour assurer une meilleure régulation du secteur et améliorer son environnement législatif. Nous aurons enfin des textes de loi noir sur blanc qui pourront réglementer les activités du commerce électronique. "Les textes prévoient entre autres pour le consommateur un délai de rétractation, cela aura un véritable impact sur la perception et l’utilisation du e-commerce
." Qu’est ce qu’un cyber-consommateur devrait savoir ?
Il faut d’abord disposer d’un outil informatique et se familiariser avec. Il faut savoir utiliser l’interface interactive. Il faut comprendre qu’il y a une société derrière cette interface en ligne, mais aussi vérifier qu’elle est bien réelle en prenant soin de repérer son siège, son Identification Fiscale, son Registre de Commerce ou l’identité de son propriétaire avant d’acheter un bien ou un service. Il faut également savoir lire attentivement les conditions générales de vente. Il y a aussi des choses pratiques à savoir, par exemple, sur certains sites, si j'introduis mes coordonnées bancaires et que je donne une autorisation, je dois cliquer une fois et non deux fois pour éviter une double facturation… Ce sont des choses à savoir! Pour le paiement, c’est très simple, on n'a qu’une seule plateforme, c’est Maroc Telecom. C’est une interface marocaine connue, on peut les appeler et faire nos réclamations. Grâce à la nouvelle loi 08-09 sur la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, le responsable d’un site de e-commerce a pour obligation de respecter un certain nombre de critères, qui vont lui permettre de protéger ses données et de protéger, par extension, le consommateur.
Pourriez-vous rappeler les champs d'activité de l’AMECSEL ?
Notre association fédère les professionnels du secteur, c’est-à dire les e-marchands et les prestataires techniques (concepteurs de sites web ou vendeurs de solutions e-commerce, de web marketing et autres acteurs de e-commerce au Maroc). Le e-commerce ne constitue qu'une partie des services en ligne en général. Nous travaillons également sur toute la partie “administration électronique”, en essayant de sensibiliser les marocains aux avantages administratifs en ligne proposés par le e-gouvernement en marche. www.amecsel.org Propos recueillis par Hayin Fadi Tawfik Elidrissi, Secrétaire général et fondateur de l'Association Marocaine pour le E-Commerce et les Services En Ligne.
source : http://www.aufaitmaroc.com/actualites/economie/2010/10/13/e-commerce-lobjectif-primordial-est-dinstaurer-un-environnement-de-confiance
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