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mercredi 17 avril 2013

Le rôle des ERP dans l’informatique bancaire


L’objectif de cette rubrique, qui paraîtra désormais une fois tous les mois, consiste à comprendre les enjeux liés aux mutations engendrées par les SI dans le secteur bancaire, leur évolution, leurs acteurs et plus globalement l’écosystème des SI bancaires.

Dans un environnement concurrentiel et réglementaire contraignant, les banques sont constamment sous pression. Pour se démarquer de la concurrence et conserver leurs marges, elles ont été amenées à maîtriser leurs coûts par les systèmes d’information grâce à l’implémentation de progiciels de gestion intégrée (PGI ou ERP en anglais). De vrais outils intégrés pour fiabiliser la production des comptes consolidés et améliorer le pilotage de l’activité et la maîtrise des risques. Toute l’informatique, en back office des banques, repose sur ces progiciels intégrés devenus aujourd’hui incontournables pour les décideurs du monde bancaire qui disposent, via leurs outils, d’indicateurs et d’analyses précises pour les aider à la prise de décision stratégique.
L’externalisation permet à la DSI de sous-traiter la composante technologique afin de se concentrer sur son métier de base. Le pouvoir de gouvernance et la stratégie des schémas directeurs sortent de la DSI pour aller aux responsables métiers.

Le Core Banking System
Il existe autant de SI bancaires que de métiers dans la banque. Selon qu’il s’agisse de la banque de détails (particuliers et PME avec un réseau d’agences), de la banque commerciale (opération de commerce extérieur, remise documentaire, lettre de crédit, etc.), de la banque de gestion d’actifs (Asset Management, gestion des actifs d’investisseurs institutionnels et de particuliers plus ou moins fortunés), les problématiques changent en fonction des besoins. A chacun son propre système d’information interne ou back office spécialisé en fonction de ses métiers. Au sein de la banque universelle, regroupant les différents métiers de la banque, la plupart des systèmes d’information reposent sur un certain nombre d’applicatifs constituant ainsi leCore Banking System. Aujourd’hui, presque toutes les grandes banques ont bâti leurCore Banking System sur des progiciels de gestion intégrée bancaires fournis par des acteurs mondiaux comme Tememos, SAB, IFlex, ERI Bancaire, Delta Informatique, Vermeg, etc.

Des développements spécifiques aux solutions intégrées
Cette démarche de migration s’est opérée depuis le milieu des années 90. Ces systèmes d’information fournissent de vrais outils de pilotage permettant à la banque de gérer de façon fine l’intégralité de ses relations client ainsi que ses relations avec les autres institutions financières, pour traiter l’ensemble des opérations et autres transactions de la banque en temps réel. « Aujourd’hui, aucune banque ne peut survivre sans systèmes informatiques fiables. Nos chaînes de production sont les systèmes d’information sur lesquels repose notre cœur de métier qui consiste en la gestion de l’argent. C’est un domaine sensible dans lequel la moindre erreur ou omission peut engendrer des conséquences énormes sur la crédibilité de la banque. C’est la raison pour laquelle il est vital d’avoir une solution fiable permettant d’intégrer nos différents processus informatiques et de faire tourner notre infrastructure informatique de manière fluide », résume un manager IT d’une grande banque. Le choix d’un ERP correspond à une orientation stratégique majeure permettant d’aller vers un système d’information intégré, lequel rompt avec la logique purement comptable pour une logique orientée client en vue d’une fidélisation. Avec les ERP, les banques assurent le traitement de masse des millions de flux issus des opérations internes générés par le front office et sans perte d’information. « Pour sécuriser leurs opérations, les banques ont besoin de solutions pérennes et évolutives pour fiabiliser leurs systèmes d’information, car les ERP sont des outils de production au cœur des métiers de la banque », explique l’un des leaders français du secteur. Aujourd’hui, l’offre est arrivée à maturité, avec la migration de la quasi-totalité des grandes banques vers ces solutions intégrées. « La tendance actuelle est au renouvellement des solutions jugées obsolètes et/ou peu robustes par des solutions adaptées aux besoins complexes des banques », ajoute-t-il.

Les ERP bancaires deviennent crédibles
Si les évolutions dans les SI bancaires se sont beaucoup accélérées durant ces quatre dernières années, elles ont connu, dans le passé, beaucoup de développements spécifiques avec des technologies hétérogènes (voir encadré). Il s’agit de véritables chantiers de modernisation entrepris par les banques, avec des investissements colossaux pour mettre en place des systèmes bancaires au point. « Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir des budgets conséquents que les banques n’ont pas lancé plutôt les chantiers de modernisation. C’est plus tôt une question de maturité du marché », remarque Philippe Bernard, directeur marketing communication de GFI Informatique. Cette maturité s’est matérialisée par l’apparition d’éditeurs spécifiques aux métiers bancaires, qui ont aussi beaucoup évolué dans leur offre, devenue désormais plus mature. « Les ERP bancaires sont devenus plus crédibles suite aux différents mouvements de consolidation entamés à partir de 2006, avec notamment le rachat de la société indienne I-flex par l’Américain Oracle en 2006, celui du Français Business Object par l’Allemand SAP, numéro un mondial des progiciels de gestion intégrée et plus récemment du Français Viveo par le Suisse Temenos », explique Philippe Bernard.

Les DSI perdent le monopole au profit des métiers
Pour Philippe Bernard, il y a une tendance forte vers la « progiciellisation » des systèmes d’information dans les banques, même si on note quelques réticences dans certaines grandes institutions. Ces réticences sont plutôt liées à la réorganisation des ressources humaines dans les SI bancaires suite à la forte poussée vers la généralisation des progiciels dans les banques. Pour gérer le surnombre en personnel, certaines banques ont mis en place des mécanismes transactionnels de sortie pour assurer la réorientation professionnelle de certains employés vers d’autres métiers. Les économies tirées de cette baisse consécutive à la réorganisation permettent d’augmenter les budgets d’investissement et de fonctionnement de la Direction des systèmes d’information (DSI). Ce qui se traduit par l’acquisition de nouveaux progiciels.
L’externalisation est aussi une autre tendance forte. Elle permet à la DSI de sous-traiter la composante technologique afin de se concentrer sur sa composante métier en interne. En clair, le pouvoir de gouvernance et la stratégie des schémas directeurs sortent de la DSI pour aller aux responsables métiers. C’est un changement fondamental qui rompt avec les anciennes organisations, qui étaient toutes sous le contrôle de la DSI. « Aujourd’hui, ce sont les directions de crédit à court ou à moyen termes ou de la compensation qui vont décider des choix stratégiques, des schémas directeurs et des outils », explique Philippe Bernard. Désormais, dans les banques, les chaînes de production sont les systèmes d’information et les usines sont les infrastructures informatiques sur lesquelles elles reposent. En vue de maintenir son avance ou de rattraper la concurrence, il est essentiel d’adapter son système d’information en innovant. C’est en tout cas l’option prise par la banque universelle pour faire face à la concurrence. « La concurrence étant devenue plus vive entre les banques, la fidélisation devient un enjeu majeur, les banques se mettent alors à la recherche d’outils de plus en plus performants pour mieux répondre aux besoins de la clientèle, et aussi pour se différencier de la concurrence », explique Philippe Bernard. 
Il y a aussi les pressions exercées par les nouvelles réglementations, qui sont devenues plus « backofficecontraignantes » en matière de transparence, notamment sur les coûts cachés, et plus globalement sur la facturation de la banque. La combinaison de tous ces facteurs oblige les banques à maîtriser leurs coûts par les systèmes d’information.
Parmi ces outils de pilotage pour une meilleure performance figure notamment lescoring. Il s’agit d’un outil de notation qui permet de prédire le niveau de risque d’un client bénéficiaire d’un crédit, sur la base de la connaissance du passé. Il y a aussi le CRM, la gestion de la relation client, qui figure parmi les premières activités applicatives des banques.
MOHAMADOU DIALLO, AGENCE ECOFIN


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