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vendredi 9 mars 2012

La crise de la demande extérieure fait perdre 2 % à la croissance de notre PIB


Les analyses du HCP, Bank Al-Maghrib ou encore la Direction des Etudes et des Prévisions Financières apportent régulièrement des éclairages sur la situation économique nationale et internationale. La dernière en date est  la note de conjoncture relative au mois de février 2012, publiée par la DEPF selon laquelle, la croissance économique mondiale, d’après les chiffres du FMI, a été révisée à la baisse, soit 3,8 % en 2011 contre 5,2 % de 2010.

De même, les perspectives de la croissance mondiale pour 2012 ont été révisées à la baisse, à 3,3 %, tout en continuant de susciter certaines inquiétudes. Mais il faut cependant faire différence entre la Zone euro qui n’a pas résolu sa crise de la dette, les Etats-Unis et certains grands pays émergents dont les indicateurs conjoncturels récents, signalent une reprise graduelle en ce début d’année.
Au niveau national, la note en question, atteste que la morosité de l’activité économique des principaux partenaires commerciaux du Maroc, particulièrement la Zone euro, a impacté la demande extérieure. De fait, la demande intérieure a constitué le principal levier de la croissance économique nationale en 2011. Les baromètres des différents secteurs d’activités signalent un comportement globalement favorable qui doit être nuancé d’un secteur à l’autre. En effet, pour le primaire, la campagne agricole, qui s’annonçait globalement normale, soulève des appréhensions quant à son évolution en l’absence d’une pluviométrie conséquente.
Pour le secteur secondaire, la note notifie le comportement favorable de la valeur des exportations des phosphates et dérivés à fin 2011 qui témoigne de l’orientation positive des activités minières et chimiques du groupe OCP. Selon cette note, les ventes d’électricité se sont également favorablement comportées, ainsi que le secteur du BTP comme en atteste l’amélioration des ventes de ciment. S’agissant des activités industrielles, pour le quatrième trimestre 2011, les chefs d’entreprises questionnés dans le cadre de l’enquête de conjoncture, réalisée par le Haut Commissariat au Plan, s’attendent à une amélioration de la conjoncture par rapport au trimestre précédent.
Mais l’activité touristique, caractérisée par une évolution positive des arrivées, est en net ralentissement par rapport à l’année 2010. Et les nuitées dans les établissements d’hébergement classés ont bien reculé.
Enfin, les télécommunications ont clôturé l’année 2011 sur une évolution favorable, alors que le secteur du transport poursuit sa dynamique, tirant profit du comportement positif des autres secteurs, notamment l’agriculture et le commerce.
Pessimisme relatif
Il faut reconnaître que les appréciations de la DEPF sur l’activité économique de notre pays ne sont guère enthousiasmantes et qu’elles cachent beaucoup d’inquiétude. Certes, le fait que l’économie marocaine s’appuie en partie sur la consommation nationale est une très bonne nouvelle. Il faut y voire le résultat de tous les efforts de notre pays pour assurer sa conversion  économique. Mais, le Maroc a aussi adopté une politique d’ouverture dont 2012, en tant qu’année de la fin du démantèlement douanier, en est le symbole. De même que le dernier accord agricole Maroc-UE montre que notre pays continue à s’ouvrir à l’Europe comme il cherche à diversifier ses partenariats commerciaux avec la Turquie, les Etats Unis ou encore les pays arabes comme en témoignent tout particulièrement les derniers accords financiers avec le Qatar.
C’est dire que notre économie a encore besoin de la demande extérieure qu’elle soit commerciale ou financière. On ne peut nier, par exemple, que la sortie des investisseurs étrangers de la Bourse est l’une des raisons principales de la crise actuelle de notre marché boursier. De même que l’origine de la crise de liquidités que vit notre pays depuis 2 ans, est bel et bien la conséquence du déséquilibre de notre balance des paiements. Ce déséquilibre qui nous oblige à convertir des dirhams en devises pour payer nos importations couvertes avant la crise par les entrées de devises émanant des exportations, du tourisme ou des transferts des marocains vivant à l’étranger.
Si le taux de croissance de notre économie a perdu deux points en 2011, selon la note de conjoncture en question, on peut tout simplement en conclure que c’est là le prix de la crise qui touche nos partenaires. Et ce n’est pas rien, car ces deux points de croissance auraient au moins rapporté des recettes fiscales supplémentaires pour amortir le déficit budgétaire de l’Etat qui a atteint 7 % en 2011, selon Bank Al-Maghrib,  contre 2 % en 2010….
Afifa Dassouli  
source : La Nouvelle Tribune

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